Nos blogueurs maudits

Les pauvres artistes du XXe siècle non édités, non lus, non reconnus par leurs pairs vivaient dans la mystique des romantiques: un artiste inconnu pouvait encore être un Lautréamont à découvrir, un Baudelaire victime de la morale son époque ou un Rimbaud inaccessible au premier venu. Bref, l’artiste pouvait encore s’enorgueillir d’être inconnu, rejeté, ou mieux… incompris.

Un manuscrit n’existait que losrqu’il était sorti d’un tiroir puis publié… autant dire que les artistes inconnus, rejetés et incompris étaient nombreux.
Puis vint le web: le texte, la musique, l’image circulèrent. L’œuvre était disponible immédiatement pour les masses et l’élite.
Alors, plus d’artistes maudits?

Aujourd’hui seul le blog délaissé par Google peut encore prétendre à l’orgueil romantique de l’œuvre inconnue à découvrir. C’est le lien hypertexte qui fait sortir le manuscrit du tiroir, ce lien peut même devenir autotélique.

Âme romantique, poursuis ta quête sur la toile en prenant soin de ne pas suivre les conseils du plébéien Google.

 Tableau : Le pauvre poète (Der arme Poet) de Carl Spitzweg

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