Une rentrée, ça va… deux rentrées…

Comme peu d’enseignants, Claude Lévi-Strauss, a refusé d’effectuer une deuxième rentrée scolaire. C’était avant de devenir ethnologue :

Après avoir passé au lycée de Mont-de-Marsan une année heureuse à élaborer mon cours en même temps que j’enseignais, je découvris avec horreur, dès la rentrée suivante à Laon, où j’avais été nommé, que tout le reste de ma vie consisterait à le répéter. Or mon esprit présente cette particularité, qui est sans doute une infirmité, , qu’il m’est difficile de le fixer deux fois sur le même objet. D’habitude, le concours d’agrégation est considéré comme une épreuve inhumaine au terme de laquelle, pour peu qu’on le veuille, on gagne le repos. Pour moi, c’était le contraire. Reçu à mon premier concours, cadet de ma promotion, j’avais sans fatigue remporté ce rallye à travers les doctrines, les théories et les hypothèses. Mais c’est ensuite que mon supplice allait commencer : il me serait impossible d’articuler physiquement mes leçons, si je ne m’employais chaque année à fabriquer un cours nouveau.

Plus loin, toujours dans Tristes Tropiques  :

Le professorat n’est-il pas le seul moyen offert aux adultes pour leur permettre de demeurer à l’école ? […] L’enseignement et la recherche ne se confondent pas, de ce point de vue, avec l’apprentissage d’un métier. C’est leur grandeur et leur misère que d’être, soit un refuge, soit une mission.

Bonne rentrée…

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