Les masques de BHL

Comédie
de Bernard-Henri Lévy

Face aux critiques et à l’échec du film Le Jour et la Nuit, Bernard Henri-Lévy décidait non pas de se dévoiler en jetant ses masques, mais au contraire de jouer avec eux. Loin d’être dupe du personnage qu’il expose au public, l’auteur fait se confronter son moi profond (L) et son moi public (BHL)

L’équation est simple : plus on me trouve, moins on te cherche ; plus le système se focalise sur le personnage ou la marionnette, plus il se fichera du moi profond ; imagine qu’il n’y ait plus d’images dans les magazines, c’est toi, l’auteur qui serait dans le collimateur – c’est clair ? En bonne technique guerrière, la manœuvre a un nom : une diversion

La diversion opère et sous la multitude de masques utilisés, les failles de l’homme affleurent parfois au détour de confessions plus intimes au sujet d’une sœur ou d’une femme…

Pour un public habitué aux ricanements de Canal+, l’épisode le plus marquant de la vie de BHL restera son entartage par le courageux Noël Godin.

L’épisode ne manque pas d’être abordé :

Parlons de la tarte à la crème. Tu avais, dans cette affaire, deux réactions possibles. Celle de l’écrivain vulnérable, incertain de lui-même et de son œuvre : se sentir visé, donc offensé et se mettre en colère comme tu l’as fait – pitoyable ! Celle du véritable écrivain dont j’affirme qu’il est hors d’atteinte : « la tarte n’est pas pour moi, mais pour l’autre ; elle ne me concerne nullement ; j’observe la scène en spectateur, je souris » – c’est l’attitude de Jean-Luc Godard ; une autre allure que toi !

Godard face à l’entarteur gloupier:

Finalement on découvre que BHL envie Godard pour son détachement, Le Clézio pour son bégaiement et Romain Gary pour sa double vie… Dans cette Comédie humaine, le personnage BHL est autant acteur que spectateur de lui-même et de ses modèles.

photo : Iceman Forever / Flickr

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