Le Skylab : Un film-madeleine de Proust

Le Skylab de Julie Delpy

Il est des films qui évoquent le passé mieux que d’autres. Sans devoir cette qualité à la justesse des acteurs, du scénario ou de la mise en scène, ces films viennent plus simplement faire remonter passé avec ces petits détails que l’on croyait personnels mais qui se révèlent presque universels. C’est Julie Delpy, déjà scénariste et réalisatrice,  qui a tenu à assurer elle-même le choix d’une partie des décors pour trouver ces petits détails qui font mouche.

   L’année 1979 vous reviendra par bouffées : des tapisseries orange et marron, des cendriers  à pied, jusqu’aux chaises pourtant banales que je n’avais pas revues ailleurs que dans ce film, tous les détails des décors nous transportent dans ces années où l’on parle bagnole et politique, Renault 8 et Mitterrand.

   Vous serez peut-être rassurés de savoir que chaque famille peut cacher ses conservateurs toujours réactionnaires, toujours en retard sur l’Histoire. Quand l’abolition de la peine de mort n’était défendue que par les « gauchistes » de la famille et que l’on pouvait encore ouvertement se revendiquer de l’OAS, la source d’inquiétude de la famille ne vient pourtant pas des urnes mais du ciel. Le Skylab, qui donne au film son titre, menace de s’écraser sur la Bretagne.

Le Festival de San Sebastian 2011 décernera à Julie Delpy le prix spécial du jury pour ce cinquième film en tant que réalisatrice après le remarqué 2 Days in Paris. Le public attend désormais 2 Days in New-York où l’on retrouvera à nouveau son père en tant qu’acteur.

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