Taupe à la cachette

puzzleLa taupe de Thomas Alfredson
(adaptation du roman de John Le Carré)

L’adaptation de Thomas Alfredson épouse parfaitement les méandres de l’œuvre de John Le Carré : chaque pièce du puzzle prend du temps à trouver sa place dans une intrigue où tous les éléments étaient sous nos yeux dès les premières minutes du film. L’esthétique adoptée par le réalisateur, l’utilisation de tons pastel, concourt à écraser toute différence entre les lieux, à gommer tous les détails grâce auxquels la résolution de l’énigme pourrait avancer. Ce brouillard chromatique rend le fog londonien plus menaçant et apporte une épaisseur de mystère supplémentaire aux personnages.

L’énigme relate une affaire de contre-espionnage se déroulant aux quatre coins de l’Europe. Il s’agira de démasquer l’agent qui a trahi le «Circus», le siège des services secrets britanniques, le MI6. Cette taupe est librement inspirée de Kim Philby, agent double qui avant d’aller finir sa vie en URSS démentira chaque fois sa proximité avec les communistes. La vidéo qui suit est un bon exemple de ce que les nouveaux agents secrets ont dû apprendre à éviter : un sourire coupable.

Le film bénéficie heureusement d’un meilleur casting que le MI6 en 1955 et les acteurs convoqués cacheront mieux leurs secrets que ce Kim Philby : Gary Oldman porte à merveille ses grandes lunettes derrière lesquelles se joue toute la stratégie de la partie de cache-cache, John Hurt et Mark Strong quant à eux incarnent également magnifiquement des chefs de meute blessés qui se retirent dans leur tanière.

Plus étonnant, une chanson employée en contrepoint des images finales du film : Julio Iglesias interprète La Mer de Charles Trenet

photo : HumanGobo /Flickr

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