Réforme des rythmes scolaires : le mieux est l’ennemi du bien

Manquer de pédagogie dans une réforme scolaire, ça frise le conseil de discipline.

Une meilleure répartition des heures de cours était l’objectif annoncé. La France était l’un des pays où le nombre d’heures de cours étaient plus concentrées sur 4 jours en semaine plutôt qu’étalées sur l’année, ce qui ne nous réussissait pas : nous régressions chaque année dans le classement PISA (systèmes éducatifs par l’enquête PISA). Les rythmes scolaires ne sont pas l’unique facteur de l’équation, mais une meilleure utilisation des temps où l’enfant est le plus réceptif paraît une évidence. Le mercredi matin profitera donc au temps scolaire quand les fins d’après-midi profiteront aux activités périscolaires.

  1. Les activités péri-scolaires ce n’est déjà plus de l’école. L’élève ne devrait plus être dans l’apprentissage. Mais par souci de trop bien faire, on propose des activités éducatives qui flattent l’ego des animateurs et des parents.
  2. Les mairies n’ont pas assumé de demander aux animateurs de faire de la garde d’enfants. Par zèle on crée des tournois d’échec quand les enfants auraient eu besoin de repos, de rêver dans un coin ou de se défouler dans une cour de récréation.
  3. Les parents, trop heureux que leurs enfants apprennent les échecs plutôt que de lire une bande-dessinée, sont les mêmes à se plaindre de leur épuisement.
  4. Ces rythmes scolaires fonctionnent parfaitement en Allemagne où les après-midi sont libérés. Mais les écoles n’ont pas recours aux animateurs après les cours : les femmes au foyer sont plus nombreuses.
  5. L’affectif prend de la place dans la contestation côté enseignants : ils se sentent dessaisis de leur salle de classe à 15h quand les animateurs investissent les lieux.

Que parents, mairies et enseignants acceptent que l’enfant se construise aussi dans la rêverie après l’école, ou bien qu’on arrête de faire réciter du Prévert dans ces écoles.

photo : Robert Doisneau

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