Homère, le père Noël et moi (II)

[épisode précédent]

L’élève de 6e : une des grandes créations de mère Nature, ça croit plus au père Noël mais encore à la sacro-sainte parole de Papamaman… à cet âge-là le grand écart fait pas peur.
Donc mon Camil il est là… à me fixer. Imaginant pas une seule seconde que je puisse remettre en question l’existence d’un dieu… c’est plus l’utilité de l’exercice qui le titille. Pourquoi remplacer les dieux par la nature, l’histoire était très bien comme ça.
Faut dire que une fois assis, Camil, il a pas vraiment les pieds sur terre… à une dizaine de centimètres au-dessus du sol exactement… ça gigote, ça se balance… un derviche gigoteur mon Camil ?
De mon côté, malaise… c’est pas au prof de révéler que le père Noël c’est une jolie invention. Mais pour dieu ?
Et il m’a bien précisé LES dieux… si en plus il est polythéiste, il multiplie les problèmes.
C’est un coup à se faire saquer par son imam, ça fait vraiment mauvais genre, pire que la goutte au nez dans la cour de récréation.

Je passe rapidement sur les choix qui s’offrent à moi

  1. transformer l’exercice : remplacer les dieux par le père Noël et la nature par les parents… ça lui mettra peut-être la puce à l’oreille.
  2. utiliser la transmission de pensée, lui suggérer la question qu’il ne s’est manifestement pas encore posée.

Quelques semaines plus tard je vois le petit Camil le dos voûté, chargé comme un mulet : deux sacs à dos, c’est pourtant pas le jour du cours de sport. Je demande une explication à son camarade…
– Bah, il transporte le Coran.
– ???
En même temps avec son polythéisme… il l’a bien cherché Camil… faut pas les chauffer les imams.

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