Breivik, devenu le plus célèbre tueur norvégien, et momentanément le plus célèbre norvégien, vient de demander à ce que l’expert psychiatre qui l’examine soit japonais. Celui-ci serait, d’après lui, plus à même de comprendre son geste et les préceptes d’honneur qu’il serait censé incarner.
Le tueur n’a pourtant sans doute pas en mémoire cet étudiant japonais cannibale venu satisfaire ses pulsions à Paris en 1981.
Issei Sagawa jugé irresponsable pénalement par des experts psychiatres français, était revenu au Japon où il avait été cette fois jugé responsable de ses actes par les experts nippons.
Breivik ne veut pas être jugé irresponsable, accordons au moins crédit à ce sujet à celui qui s’est donné la peine de produire un manifeste de 1500 pages.
Croire à la folie du tueur exempterait le pays de se pencher sur l’histoire de l’extrême-droite scandinave et de ses idées.
Il serait bon que pareil travail soit fait chaque fois qu’un acte paraisse tellement odieux qu’on voudrait qu’il ne soit qu’un artefact historique. Les idées et leurs conséquences ne naissent ni dans les roses, ni dans les choux-fleurs.