Jean Rouaud, cessez de m’importuner je vous prie.
Déjà, ce mois de décembre de l’année 1989, mes 30 francs d’argent de poche allaient exceptionnellement être augmentés de 20 francs pour Noël. Déjà, vous vous arrangiez pour recevoir un chèque de… 50 francs de la part de l’académie Goncourt. Hasard dites-vous ?
Jean Rouaud, cessez de me déranger je vous prie.
L’année du bac de français, vous vous immisciez entre André Breton et Gustave Flaubert dans ma liste de textes sur Nantes ; comment l’Office du tourisme a-t-elle pu laisser publier un roman qui célèbre la pluie nantaise toutes les deux pages ? On peut pardonner à votre cher Chateaubriand sa grive et son chant… mais Rouaud et sa pluie, est-ce bien raisonnable ?
Jean Rouaud, cessez d’être si envahissant je vous prie.
Ce jour où de passage à Nantes, je vous ai croisé dans le hall de gare… vous avez bien fait de feindre m’ignorer. D’ailleurs vous seriez venu à moi, j’aurais fait de même.
Jean Rouaud, laissez moi vivre en paix je vous prie.
Un hasard, cette rencontre ? Et le mois dernier, ravi que mes guides spirituels Nagui, Danièle Gilbert et Gérard Rinaldi soient enfin reconnus et faits Chevaliers de l’ordre des arts et lettres, qu’apprends-je ? Qui se trouvait sur cette liste ? Non, un hasard répété n’est plus un hasard.
Cessez de faire votre fâcheux, Jean Rouaud.
Votre dernière blague de mauvais goût : de passage chez mes parents, me pensant à l’abri des vicissitudes du monde, je tombe sur un service à café, hérité de mes grands-parents – cadeau de mariage me dit-on -. Et d’où pensez-vous que vînt ce cadeau de mariage ? Oui, vous avez deviné : de Campbon, la boutique de vos parents…
Jean Rouaud, cessez de me harceler je vous prie.
Et si l’un de vos romans devait à nouveau tomber entre mes mains, permettez-moi ne plus croire aux hasards et coïncidences.