Shame : l’affliction sexuelle de l’Homo eroticus

addictionsexuelleShame de Steve McQueen
– ou l’affliction sexuelle de l’Homo eroticus –

Shame n’est pas le film puritain que l’on aurait pu attendre de la part d’un réalisateur américain, en cela Steve McQueen a su rester fidèle à son identité britannique.

Steve McQueen a pris le contre-pied des films attendus sur le sujet qui virent au mieux à la blague facile, au pire au film moraliste invitant à la rédemption.

Shame nous fait partager la douleur de l’homme assailli de pulsions contrôlées dans une vie réglée comme du papier à musique : entre masturbation compulsive et prostituées commandées comme des pizzas, l’addiction parvient à être cachée, enfouie dans le tumulte de Manhattan. La froideur de ce décor urbain reflète les apparences que Brandon voudrait donner à sa vie. À l’inverse lorsque les pulsions deviennent incontrôlables, elles s’assouvissent sous un pont ou dans une backroom, les lumières tamisées disparaissent et laissent alors place au New-York sauvage des bars interlopes.

Un film n’avait jamais aussi bien montré à quel point le masque de la jouissance peut être proche de celui de la douleur.

image : sex addict penis mushromm H par terminalpicturesinc/Flickr

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