London : Orange électrique

J’en connais qu’ont trop drinké de moloko avec de la vélocette et une ou deux autres vesches. Les rosses et les milichiens ont rien pommé et ont dû courir derrière les nadsats.
traduction : « J’en connais qu’ont trop bu de lait avec de la drogue et une ou deux choses. Les flics n’ont rien compris et ont dû courir derrière les teenagers. »
Voilà comment Alex, le personnage d’Orange mécanique créé par Anthony Burgess, aurait pu commenter les récentes émeutes londoniennes dans son langage, le Nadsat.

Alex, le héros de l’histoire, est le parfait produit d’une civilisation où la violence est devenue une habitude – non pas l’expression d’une révolte, mais l’expression tout court, manifestée par le langage et les actes de certains, exercée en représailles par les gens de Bien et de l’Ordre, passivement subie par la masse.
Cette histoire ne vous rappelle rien ?
Les journalistes anglais, face aux émeutes, n’ont jusqu’ici pas fait les mêmes analyses que leurs homologues français à pareille période en 2005.

Comme l’aurait fait l’auteur d’Orange mécanique, La BBC prend le parti non pas d’une explication communautaire, mais générationnelle des événements. On pourra affiner les analyses et évoquer le « consumérisme matérialiste aveugle », mais cette idéologie est d’abord celle d’une génération, pas d’une communauté. En relisant Burgess, on redécouvrira peut-être que le vrai problème n’est pas seulement générationnel mais plus globalement sociétal.

En France, la tranquillité règne, depuis 2005 on a préparé la parade à ce type de pillages : on ne trouve plus de commerces en banlieue.

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