Transparences

La France serait l’un des derniers pays en Europe, d’après Transparency International, à ne pas rendre public le patrimoine de ses élus. Les ministres viennent de rattraper ce retard. Les députés devraient être les prochains à se plier à cette exigence de transparence, mais quelques voix s’élèvent déjà contre ce mouvement, à commencer par le président de l’Assemblée. Claude Bartolone désire protéger ses députés de la « démocratie paparazzi ». Sur les bancs de la droite, la critique est beaucoup plus radicale, on parle de totalitarisme.

Après guerre la défiance était grande envers les outils qui avaient permis aux deux systèmes totalitaires de prendre forme : culture de masse, privation des libertés et prise de contrôle par l’État de la sphère privée. Mais à y regarder de près, le mouvement qui nous apporte la transparence ne vient pas de l’Est mais du Nord. Ce n’est donc pas d’une culture supposée autoritaire ou bureaucratique des pays de l’Est dont nous devrions nous prémunir : les pays du Nord de l’Europe sont un exemple de transparence et de probité dans la vie publique. Mais cette transparence a également un prix culturel : Endemol, société de production de télé-réalité  – dont le maître-mot est la transparence -, a inondé l’Europe de ces programmes à partir des Pays-Bas.

Les réactions à la publication des patrimoines des ministres n’ont d’ailleurs pas tardé dans un pays davantage marqué par un souci d’égalité que de transparence : plus d’1,5M de connexions en moins de 24h sur le site du gouvernement. Et la presse nous offrit promptement un classement des ministres les plus fortunés. Un classement ? comme à la télé… ?

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