Ni à vendre, ni à louer
de Pascal Rabaté
Les noms qui viennent à l’esprit en voyant le dernier film de Pascal Rabaté sont Tati et Les Deschiens…Tati pour les personnages sans paroles qui se frôlent sans parvenir à entrer en communication, Les Deschiens, enfin, pour les acteurs venus tout droit de l’univers de Deschamps-Makeïeff – Yolande Moreau présente dans le casting original a d’ailleurs dû céder sa place -.
Comme ses prédécesseurs, Rabaté ne fait pas mentir Bergson dans sa définition du comique – Du mécanique plaqué sur du vivant – Une famille marchant au pas conduite par Morel, un lapin qui joue à Zébulon sous un chapeau, ou le hoquet persistant de l’homme des pompes funèbres apparaissent comme des hommages rendus à ses aînés.
Mais c’est lorsqu’il s’agit d’exprimer les sentiments de ses personnages que le réalisateur parvient à montrer son originalité. Les êtres butent contre les éléments mais rebondissent vers les lèvres ou dans les bras de l’être aimé, les corps ne sont plus isolés dans un milieu hostile et mécanique, ils parviennent à se rejoindre au fond d’un sac de couchage ou dans les recoins d’une caravane.
Jacques Gamblin tête d’affiche en clown triste n’a peut-être pas trouvé sa place au milieu des autres acteurs. Son silence paraît moins naturel que chez ses compagnons de tournage. Le jeu du texte lui paraît sans doute plus aisé que celui du corps.