Semmelweis fut le premier médecin qui, en 1846 à Vienne, constata que les femmes mouraient en plus grand nombre à l’hôpital qu’en dehors de ses murs. Les médecins qui passaient d’un patient à l’autre sans se laver les mains propageaient toutes les maladies. Le lavage des mains résolut la situation :
« Ce sont les doigts des étudiants, souillés au cours de récentes dissections, qui vont porter les fatales particules cadavériques dans les organes génitaux des femmes enceintes et surtout au niveau du col utérin. »
Dans ce mois de mai 1847 la mortalité par puerpérale monte chez Bartch à 27%, soit un excédent de 18% sur le mois précédent. L’expérience décisive est donc prête. Poursuivant alors son idée technique de désodorisation, Semmelweis fit établir une solution de chlorure de chaux avec laquelle chaque étudiant ayant disséqué le même jour ou la veille doit se laver soigneusement les mains avant d’effectuer toute espèce de recherches sur une femme enceinte. Dans le mois qui suivit l’application de cette mesure la mortalité tombe à 12%
Chacun désormais, ayant disséqué ou non dans les jours qui précèdent, doit se soumettre à une désinfection soigneuse des mains par la solution de chlorure de chaux.
Le résultat ne se fait pas attendre, il est magnifique. Dans le mois suivant la mortalité par puerpérale devient presque nulle, elle s’abaisse pour la première fois au chiffre actuel des meilleures Maternités du monde : 0,23% !
Louis Destouches fit d’ailleurs lui-même partie en 1918 de la mission Rockfeller qui avait pour but d’informer les populations bretonnes sur les risques de la tuberculose, un fléau alors redoutable. Il s’agissait donc de mettre en oeuvre les moyens pédagogique pour la prévenir, de conseiller les mesures d’hygiène élémentaire s’y rattachant. (lire La vie de Céline de Frédéric Vitoux p125)
Mise à jour : André Dussolier fait une lecture de passages de Semmelweis de LF Céline pour France Culture :