Intox, Intoxiqué

Exposition Sous Influences

Arts plastiques et psychotropes à la Maison Rouge

Inutile de passer en revue toutes les problématiques abordées dans cette exposition : effets des drogues, classement de ces drogues : dopantes, hédonistes, hallucinogènes, questionnement sur le statut de ces drogues… Plus que des réponses, l’exposition fournit le portrait d’un siècle d’utilisation de psychotropes.

Loin de véhiculer l’image d’une substance qui libérerait des contingences du réel, l’exposition pointe au contraire l’échec des artistes dans leur volonté de changer de monde. Le rapport au réel est bousculé mais les artistes restent contraints par le contexte historique, artistique et stylistique qui est le leur. Bellmer reste Bellmer, avec ses obsessions pour les formes de la femme, avec ou sans prise de drogues.

Mais ces psychotropes sont en revanche l’occasion de repenser les marges de l’Art. Bien que les artistes restent cantonnés dans leurs quartiers artistiques, ils ne cessent de se confronter durement au réel lors des phases d’atterrissage. Lacan rappelait que « Le réel, c’est quand on se cogne ». Et on se cogne rudement chez Antonin Artaud pour lequel l’opium délivre des angoisses.

L’exposition n’épargne donc pas la face cachée des psychotropes : calmants ou destructeurs, ils n’épargnent aucune des crises existentielles auxquelles ont à faire face les artistes.

photo : Dots Obsession de Yayoi Kusama

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