En vérité nous aurions tout à gagner à ce que Jérôme Cahuzac soit effectivement coupable d’avoir eu un compte en Suisse.
Seule une enquête de Mediapart est actuellement en cours. Enquête indépendante menée par un média indépendant au service de l’indépendance… qu’ils disent. En vérité Mediapart est bien indépendant d’un groupe comme LVMH, en revanche il n’est pas indépendant du nombre d’abonnés (dont je fais partie) qui voudront bien payer pour lire ses articles. D’où la feuilletonisation de l’information. Tels les Eugène Sue de l’info, après la saison sur Karachi, la rédaction de Mediapart nous livre sa série de l’hiver : l’arnaaaaque de Cahuzaaaaac.
Et l’on pourrait souhaiter sa culpabilité, au bon docteur Jérôme. Les précédents historiques plaideraient en sa faveur. Qui a créé la police judiciaire ? Un ancien voleur et escroc passé par le bagne : Vidocq. Qui sont les éléments les plus recherchés dans la sécurité informatique ? Les anciens hackers.
Car qui mieux qu’un voleur pour connaître les voleurs ? Qui mieux qu’un escroc repenti pour connaître ses techniques et nous en protéger ?
Les religions nous y invitent aussi, qui préfèrent l’acte de contrition, la repentance à la pénitence. Encore faudrait-il que J.Cahuzac soit déclaré coupable et qu’il fasse des excuses publiques. Ou bien, plus surveillé que d’autres sur la question de l’évasion fiscale, on pourrait espérer qu’un tel ministre fasse preuve de zèle sur le sujet. Hélas, Cahuzac ne sera pas Madoff, tout au plus découvrira-t-on qu’il a mis ses bas de laine en Helvétie.
Emmanuel Todd faisait récemment observer que Roosevelt avait su taper sur les riches : issu de leur milieu il était hermétique à leurs intimidations.
Dans cette logique on pourrait rêver de voir Jérôme Kerviel aux Finances, ou encore Bill Clinton conseiller matrimonial. D’autres idées ?
[MàJ du 2/4/12 : Jérôme Cahuzac a reconnu l’existence de comptes bancaires à l’étranger]
Photo : Flickr/tomfinken